L’OBJET DU MOIS

Instrument ancien

Felix Callewaert (1862-1918) : fabricant belge d’accordéon.

L’accordéon apparaît vers 1830. Sa facture débute en Flandres vers 1880 avec l’ouverture de l’atelier de Felix Callewaert à Zwevezele, transféré en 1890 à Lichtervelde.

Au plus fort de sa production, la firme emploie une demi-douzaine de personnes pouvant construire six à sept accordéons par semaine. À l’origine fabriquées en Allemagne, les différentes pièces qui forment l’instrument sont ensuite produites sur place. La fabrique se spécialise dans la production d’accordéons diatoniques de 21 notes et 10 basses, connus sous le nom de « Callewaert » ou « Lichtervelde ». Ces accordéons étaient reconnus comme les meilleurs de leur catégorie. Entre 1910 et 1914, la fabrique connut son apogée, avec des clients au Canada, aux États-Unis et à Moscou.

Les accordéons de la firme Callewaert convenaient à tous les publics et à toutes les bourses : du simple instrument joué par l’amateur jusqu’au modèle sophistiqué destiné au musicien professionnel.

En 1917, l’usine fut bombardée. Après sa reconstruction en 1920, Eugène, fils de Felix qui travaillait déjà dans l’usine avec son père, reprit la production. L’usine prospéra grâce à l’importation de marques italiennes et à l’essor des accordéons chromatiques. Eugène, maire de Lichtervelde juste avant la Seconde Guerre mondiale et jusqu’en 1942, fut arrêté par la Gestapo pour son soutien à la résistance et décapité à Wolfenbüttel le 15 juin 1944. Camiel Vanbeselaere, un ami fidèle de la famille, répara des accordéons jusqu’en 1945. Après sa retraite, la production cessa définitivement.

Un accordéon diatonique de Felix Callewaert, dit Accordéon Harmonieux vers 1900, est visible à la boutique Adequantik. Une particularité : 32 touches au lieu des 20 habituelles (une commande personnalisée peut-être).

Objets de collection intemporels : les hiboux ou chouettes

Rare, un pichet en forme de hibou avec des yeux en pâte de verre, en étain poli brillant, l’anse recouverte d’osier. Marqué sous la base : H.J. LINTON 30 rue Feydeau Paris, fabriqué en Angleterre. Période : vers 1900.

On lui ajoute un hibou vintage en clou et bois laqué, yeux en pâte de verre. Période vers 1970.

Outil ancien

On retrouve dans les collections des musées d’art populaire des sortes de gants ou doigtiers en bois dont la forme et le nom diffèrent selon les régions du monde : Palamaria en Grèce (en grec, paume) ; Palamarka (Паламарка) en Bulgarie ; Zoqueta en Espagne (comme un petit sabot).

Ce « doigtier », sculpté dans un seul bloc de bois de platane en raison de sa légèreté, s’adapte à la main non dominante du travailleur (généralement la gauche). Il comporte trois trous où l’on introduit le majeur, l’annulaire et l’auriculaire, et se porte ainsi à la manière d’un gant. Son extrémité recourbée comme un bec prolonge la paume de la main. De la main droite, le moissonneur tient la faucille et coupe les tiges. La pointe recourbée du doigtier l’aide à rassembler davantage d’épis à chaque mouvement, ce qui accélère le travail. Le doigtier protège aussi la main contre les égratignures causées par les mauvaises herbes épineuses, les coups de faucille maladroits et éventuellement les morsures de serpents.

La partie plate qui recouvre le dos de la main est souvent percée d’un trou qui permet de suspendre l’objet pour le ranger.

Si l’origine de son nom est bien grecque, on en trouve dans d’autres régions des Balkans et en particulier dans l’est de la Bulgarie. Lorsque la Palamaria apparaît, le nord de la Grèce et la Bulgarie étaient toutes deux sous la domination de l’empire Ottoman, et les frontières étaient donc ouvertes aux échanges.

En Bulgarie, la Palamarka est aussi associée aux fêtes traditionnelles qui précédent la moisson. Les jeunes filles réunissaient leurs plamarkas dans un tablier, en y ajoutant un petit mot. Un tirage au sort donnait à ces mots une valeur de prédiction. Une phrase comme « tu te nourriras de lait et de fromage » annonçait un destin de bergère…

En photo, une Palamarka de jeune fille décorée de motifs floraux et datée de 1898, chinée par Adequantik lors d’un séjour en Bulgarie en 2007.

Art déco

Edouard-Marcel Sandoz, un sculpteur animalier prolifique…
Fils de l’industriel Edouard-Constant Sandoz (dont la marque a été connue pour ses produits pharmaceutiques), Édouard-Marcel nait à Bâle en 1881. Il suivra une orientation différente de la tradition familiale : celle des arts décoratifs.
Après trois premières années à l’École des arts décoratifs à Genève, il part pour Paris en 1904. Il y suit une formation à l’école des beaux-arts où il a pour professeur le sculpteur et peintre Marius-Jean-Antonin Mercié.
Rapidement le style de d’Edouard-Marcel Sandoz est influencé par la représentation naturaliste, dans l’esprit Art nouveau puis Art déco du début de siècle. Sculpteur figuriste et animalier, il travaille le bronze, le marbre, des pierres semi-précieuses ou encore la céramique (en illustration, une petite verseuse pélican en porcelaine blanche qui est passée par la boutique Adequantik). Il est particulièrement connu pour ses sculptures animalières pour lesquelles il s’inspire d’animaux vivants. Il produira 2000 pièces dont 200 sculptures en porcelaine.
Edouard-Marcel est également peintre aquarelliste.
Dans les années 1920, il met au point un procédé de projection lumineuse pour les décors de théâtre. C’est un artiste à la recherche d’innovation, comme l’utilisation de pierres de couleur qui feront polémique à l’époque car ne correspondant pas aux « règles de l’art ».
En 1933, il fonde la société française des artistes animaliers.
Sandoz collabore à plusieurs reprises avec l’architecte suisse Jean Tschumi pour, entre autres, le pavillon Nestlé à l’exposition universelle de Paris en 1937 et pour la construction des laboratoires Sandoz à Orléans.
Membre de l’Académie des Beaux-Arts de l’Institut de France, Commandeur de l’Ordre des Arts et des Lettres, il est nommé docteur honoris causa de l’Université de Lausanne en 1959 pour ses recherches dans le domaine animalier.
Son engagement au service de ses confrères artistes l’a amené à présider pendant près de vingt ans la Fondation Taylor (fondée par Isidore Justin Séverin Taylor), mais aussi créer l’Œuvre des enfants d’artistes et participer à la création de la Cité des arts à Paris.
Edouard-Marcel Sandoz, parisien d’adoption, meurt à Lausanne en 1971.
Actuellement à la vente chez Adequantik une salière et poivrière en métal argenté figurant un singe assis et un manchot.

Art nouveau

Buste en plâtre polychrome Art nouveau, Fanchon par Kerckhove, début XXème, Ecole belge

Antoine Joseph van der Kerckhove (1849-c.1910) est un sculpteur bruxellois issu d’une famille d’artistes flamands anversois. Il signe généralement ses œuvres « Anton Nelson » (et parfois Jos A.VDK.Nelson). Fils d’Augustin Van den Kerkhove dit Saïbas, Antoine se forme dans l’atelier de son père et à l’Académie de Bruxelles. De 1890 à 1910, il travaille à Paris et séjourne quelque temps à Londres. Les nombreux bustes de jolies dames datent de cette période. Travaillant le bronze aussi bien que le marbre ou la pierre, il participe à plusieurs chantiers de décoration d’édifices publics et réalise aussi de petits objets de décoration et de fantaisie. Ce buste en plâtre polychrome, d’une hauteur d’environ 43 cm, est de style Art nouveau, datant du début du XXème siècle. Il est signé et numéroté au revers.  Le prénom Fanchon barre la base. Variante du prénom Françoise, Fanchon vient du latin « francus » (individu de condition libre) et se traduit par « libre » ou « femme libre ».

Objet mystère

Une sculpture qui interroge plus d’un de nos visiteurs à la boutique Adequantik. Elle nous questionne également… 🤔 Elle appartenait à un administrateur des colonies françaises dans les années 1950-60, principalement en Polynésie 🌺 et en Afrique 🌴, amateur d’art premier. En pierre blanche, d’une hauteur de 50 cm environ, elle combine différents éléments : tête d’oiseau, de singe ou de reptile ( ?), une épine dorsale, une main à cinq doigts, ne posture de prière ou simplement accroupie… Sa région d’origine est indéfinie : Océanie, Caraïbes (culture Taïno), Afrique ?

Et vous, qu’en pensez-vous ? qu’y voyez vous ?

Un client avisé nous a dit dernièrement que c’était une représentation du dieu Make Make de l’île de Pâques 😁

Le meuble « entre-deux »

On parle de meuble « entre-deux » : entre deux époques ? parce ni ceci ou ni cela ? entre-deux [chaises] quoi…. Du tout 😉 !
Le mot d’entre-deux remonte dès le milieu du XVIe siècle pour caractériser la position d’un cabinet entre deux fenêtres.
Un « entre-deux » est donc un meuble que l’on adosse contre un panneau ou un lambris, entre deux ouvertures, deux croisées ou deux portes. Il peut s’agir d’une console, d’une petite armoire ou d’un buffet. On l’appelle aussi meuble d’appui ou meuble à hauteur d’appui.
La manufacture Boulle a produit de nombreux meubles de ce genre, souvent richement décorés de marqueterie et de bronzes dorés et ciselés, qui prenaient place sous la glace garnissant le trumeau.
[Pour mémoire, Charles Boulle (1642-1732), ébéniste du roi. Désigné par Colbert comme « le plus habile dans son métier », Boulle est l’auteur d’un grand nombre de meubles en bronze et marqueterie qui en font le premier grand ébéniste du mobilier français des XVIIe-XVIIIe siècles, qui contribua ainsi à la réputation de Versailles]
Plus modeste mais assez spectaculaire, dans la boutique Adequantik se trouve un entre-deux en bois noirci, d’époque Napoléon III, avec ses miroirs biseautés et sa vitrine.

Les objets des mois précédents

Histoire d’un industriel et d’un artiste-peintre, ou comment une grande histoire se cache derrière un petit plateau !

Au 45 rue de Tocqueville (magnifique façade mélange d’art nouveau et art déco), dans le dix-septième arrondissement de Paris, se trouvait une fabrique fondée en 1900 : la maison DOREL, spécialisée dans la reproduction de dessins, plans d’architectes, devis, cahiers des charges, etc. (plus d’informations sur cette belle architecture sur le blog : http://lafabriquedeparis.blogspot.com/2011/07/les-procedes-dorel-rue-de-tocqueville.html)

Félix Dorel (1875-1942), qui deviendra le seul propriétaire après une association avec son frère, met au point des procédés de reproduction à base de gélatine, permettant de réaliser des photocopies avant l’heure. Ce sont les fameux « Procédés Dorel » qui donnent leur nom à l’entreprise ; celle-ci imprimera ou réimprimera également des livres, jusqu’au début des années 1970.

Félix Dorel, lui-même artiste à ses heures, s’associe à des peintres pour développer des supports décoratifs à base de « photonacre » (brevetée France et étranger), comme ce petit plateau des années 1930, illustrée par L. Flachot.

Lucien Flachot (1892-1984), artiste peintre français. Derrière cette signature se cachent un homme et une famille hors normes. Lucien est mutilé de la Première guerre mondiale ; il perd son bras gauche. Démobilisé, il épouse Juliette Buldon et le couple s’installe à Paris. Reconnu grand invalide, il est nommé chevalier de la Légion d’honneur et reçoit la croix de Guerre. Il se lance dans une carrière de peintre décorateur et de publiciste. Plusieurs musées présentent quelques-unes de ses œuvres, notamment le musée du Chapeau.

Juste avant la Seconde guerre mondiale, la famille séjourne quelque temps dans les Deux-Sèvres, à Bressuire puis repart à Paris, boulevard Exelmans. En 1943, le couple accueille deux jeunes filles, « petites-cousines arrivant de province pour y poursuivre leurs études à l’Université ». Les « cousines » sont en réalité juives et s’appelent Annette et Marianne Schil, âgées 16 et 18 ans. Elles sont les filles du médecin de Juliette Flachot. Grâce à cette initiative, les deux fillettes eurent la vie sauve.

Le 10 août 1999, l’institut Yad Vashem de Jérusalem a décerné à Juliette et à Lucien Flachot, ainsi qu’à leur fille Renée, le titre de Juste parmi les Nations.

CHINE, Compagnie des Indes – XVIIIe siècle. Soupière couverte et son présentoir en porcelaine, décor bleu de fleurs, la prise fruit de grenade, les anses à têtes de cochon (longueur du présentoir 44 cm, longueur de la soupière 36 cm)

Pas un objet, mais un livre photos… ou plutôt une série de trois livres photos des « Portes, Poignées, Serrures et Sonnettes » de la belle ville d’Angers. Une autre façon de regarder le patrimoine

Lithographie de André Minaux, vers 1970, épreuve d’artiste 3/3 . André Minaux (1923-1986), peintre, sculpteur, illustrateur, graveur et lithographe français. En 1948 il découvre l’atelier de Fernand Mourlot (imprimeur notamment des œuvres de Picasso) et les débuts de sa carrière de lithographe.

La petite Venus de Lalique en cristal, délicate et sensuelle

Un paravent 4 feuilles en bois peint dans le style italien du XVIIIème (travail du début XXème)

Éventail plié, la feuille en soie peinte à la gouache de trois amours sur un tertre rocheux fleuri dans un entourage de rinceaux feuillagés, signé CALDONAZZO. La monture en écaille et la bélière en laiton.
Époque Napoléon III

Une paire de vase dits porte-ananas en cristal rouge, décor émaillé et doré Napoléon III.

Antiquité tête féminine en marbre époque romaine IIème siècle

Ancienne pendule en composition Enfant en prière fin XIXème

En régule doré et marbre noir, inscription Vernon sur le cadran émaillé, nom du fondeur à l’arrière, numérotée 35

Art nouveau lampe champignon Le Verre Français Schneider vers 1930

Lampe champignon et son abat-jour en verre marmoréen au dégradé de mauve violet et bleu, signée deux fois Le Verre Français avec la croix de Lorraine (vers 1920). Charles Schneider, maître verrier à Nancy, est le créateur de la signature “Le verre français”, déposée en octobre 1918. Destinée à un public plus large que les créations Schneider, cette collection de vases coupes et lampes (commercialisées vers 1922) présente un décor végétal particulièrement apprécié par la clientèle américaine, avec une grande variété de décor gravé à l’acide, présentant un contraste des matières.

Cristal de Lorraine, grand œuf cave à champagne rafraichissoir XXème

Ancienne cave à champagne en forme d’œuf à pointes de diamants et palmettes, signée sous la base Cristallerie de Lorraine (1925-1997), et numérotée 418/500